Détresse volcanique [Privé April]

Cela faisait déjà deux heures qu'il courait à la recherche d'April. Il avait rapidement traversé le désert, suivant toujours cette persistante route de glace, mais arrivé au flan de la montagne, plus rien. Plus un cristal gelé, pas une empreinte. Il craignait qu'on l'eut laissée dans le désert, passant par le flan rocheux de la montagne pour brouiller les pistes. Mais il ne voulait pas le croire. Cela signifierai qu'il l'aurait perdue. Que la situation lui aurait échappée.
Non.
Elle ne pouvait être que sur le volcan. Il en était convaincu.
Il continuait ses recherches, ignorant la douleur que lui infligeait ses muscles et ses pattes, ensanglantées.

Les recherches étaient infructueuses. Vulpes sentait l'espoir s'échapper. Mais il s'était promis de la retrouver, quitte à faire de ce mont brûlant le dernier lieu que ses pattes aient foulé.
Il avait mal, il avait faim. Il n'avait pas conscience de la chaleur insupportable, bien qu'il y soit habitué. Il prit juste le temps de faire une pause pour manger une baie, puis reparti.
Il trébucha, puis tomba face contre terre. C'était trop. Il avait envie de pleurer.
Ça recommençait.
Le renard est voué à être un loup solitaire.
Alors il ouvrit les yeux, et découvrit l'objet de tout ses désirs, plus net que dans ses rêves éveillés: une empreinte. Et ses petites soeurs qui suivaient.
Accompagnées d'un cri strident.

Le temps presse. Il se mit à courir encore plus vite. Il n'était plus conscient de lui même à présent.
Le renard est voué à être un loup solitaire.
Il agissait à l'instinct. Et cet instinct le faisait rugir.

« April! »

[HRPG: Suite à l'absence prolongée d'April, je reprends ce rp comme un rp solo. Ainsi, j'utiliserai le personnage d'April comme si c'était un pokémon "figurant". Au passage, je remercie April pour son excellente participation au prologue de cette histoire, dont le lien figure ici: Océan, eau glacée. Encore merci April, en espérant te revoir sur ce beau forum.]

Il puisait ses forces dans l'espoir. Que faire d'autre après tout ? Il n'avait plus qu'à espérer. Désormais, il avait foi en l'espoir. Cet espoir qui l'avait détruit auparavant. Cet espoir qu'il détestait. Cet espoir qui le détestait.
Il courait.

~~En Janvier, c'est à la vie de commencer.
~~En Février, la musique est arrêtée.
~~En Mars, l'amour est trouvé.
~~En April, fais-toi capturer.

Le rouquin ne se donnait plus droit à la douleur. Plusieurs heures s'écoulaient ; la nuit tombait, sans étoiles. Mais il n'en avait que faire. Il tournait en rond, il allait de l'avant, il allait la sauver, il tournait la tête pour ne plus voir ses pattes ensanglantées. Il chutait régulièrement, il se relevait, puis finissait par retomber. Son pelage passait de l'orange clair au rouge sombre, doucement. Doucement, il reprenait conscience de ses actes et de lui-même, et quelques larmes perlaient sur le coin de ses yeux. Il fit un faux pas, puis s'étala de tout son long, truffe en avant. C'en était trop. Trop à supporter pour son jeune âge, trop à supporter pour son jeune cœur, et il explosa en sanglot, hurlant sa détresse. Il ne savait plus quoi faire. Il hurlait.

"April! April! S'il te plait, dis-moi où tu es! Je n'en peux plus... Tu m'entends April? Je n'en peux plus! Pardonne-moi, pardonne mon impotence, pardonne celui qui te laisse de faux espoirs, pardonne celui qui saigne pour une cause perdue! Pardonne celui que tu attends, et que tu ne verra jamais plus! Je n'y arriverai pas... Pardonne-moi, April... "

Alors qu'il continuait à se lamenter, quelque chose le fit sursauter. Dans un premier temps, il ne sut pas identifier ce que c'était, si c'était un son, une image, une odeur, une pensée. Il leva la tête, désormais calme et attentif, attendant que l'évènement recommence. Ce qui ne fut pas long. Concentré, Vulpes identifia très facilement ce qui avait attiré son attention: c'était un appel à l'aide.
Une réponse. Le rouquin ne rêvait pas à un plus beau cadeau de la part de son ange gardien, qui ne devait pas chaumer, ces dernier temps. Ceci dit, après un rapide coup d'œil aux alentours, le renard s'en voulu mortellement d'avoir abandonné si vite: une dizaine de mètres plus loin à peu près, les traces de pattes s'enfonçait sous la terre par l'entrée de ce qui semblait être une petite grotte. Fulminant contre lui-même, il s'y engouffra sans attendre davantage.

La chaleur était insupportable, le chemin étroit et sinueux. L'obscurité était totale, et s'il s'était retourné, il n'aurait plus vu la lumière de l'entrée. Il continuait sa route, se demandant parfois s'il était encore vivant, ou s'il ne faisait pas du surplace. Enfin, ses sens reprirent du service: sa peau sentit un courant d'air chaud le caresser, son nez perçut une proche odeur de souffre, ses yeux remarquèrent un raid de lumière percer entre les rocs. Il entendit des ricanements.

"Et dire qu'elle nous avait donné du fil à retordre il y a quelques mois... Ça été vraiment trop facile!
- Ouaip. Ça me parait effectivement trop facile. Il doit y avoir baleine sous gravillon.
- Tu t'inquiète bien de trop, Fox. Nous l'avons, c'est le principal! On a juste à attendre qu'elle se remette de nos bons traitements et on continue la cure.
- Qu'elle se dépêche! Je m'ennuis à mourir, ici. On aurait pu se trouver une planque plus agréable et plus animée. Et c'est d'un banal, le "repaire du volcan"!
- Cesse tes jérémiades, Roxy. De toute façon, tu as déjà notre parole pour le prochain déménagement. Dès demain, on quitte cette maudite île pour retourner à Hoenn, et on ouvre un magasin de souvenirs à Atalanapolis."

...