Rencontre fortuite [Pv Milane]

Regardant autour de moi une dernière fois, je fis la moue. Non, décidément, il n'y avait aucun autre abri dans les environs. Cet endroit ne me rassurait pas des masses, mais avais-je vraiment le choix? Je n'avais pas non plus envie de mourir de froid. Les oreilles basses, je me mis donc à avancer prudemment vers l'étrange batiste. A vrai dire, je n'avais aucune idée de ce que c'était exactement, ni à quoi ça pouvait servir. On aurait dit un espèce de grotte de roche et de bois, mais un peu délabrée. Peut-être était-ce la demeure d'un pokémon? Ne me posant pas plus de questions, je me mis sur les pattes arrières pour pousser le plan de bois devants l'entrée, qui grinça légèrement, puis me faufilai à l'intérieur. Une fois au sec, je m'ébrouai pour débarrasser ma fourrure de son eau. J'étais aussi bien trempé que gelé. Quand je pense qu'il y a encore une dizaine de minutes, j'étais à me rouler dans l'herbe pour faire chauffer ma robe noire au soleil. Je n'avais pas eut le temps de réagir que d'épais nuages noirs étaient apparus, masquant l'astre de feu et déverssant une pluie diluvienne sans tarder. Surpris, je m'étais redressé d'un bon, cherchant un abris, mais rien. Les arbres avaient beau être bien garni en feuilles, aucun ne me protégeait assez, et les terriers sur mon passage étaient déjà occupés. Il fallait vraiment que je m'occupe de me trouver un coin où m'installer, et avec de quoi me protéger de la pluie de préférence. Et c'est ainsi que, courant sous la pluie, manquant de glisser dans l'herbe humide et le sol devenu boueux, j'étais arrivé ici. Devant cette chose étrange se dressant devant moi, et si son aspect ne me rassurait pas, au moins, elle m'offrait un abris.
Nettoyant mon pelage et mes pattes de la boue les couvrant, je me mis ensuite à observer ce nouvel environnement. Première chose qui m'interpella, ce fut le sol. Il n'y avait plus d'herbe ou de terre. Non, juste du bois. Mais il était bizarre. Tout lisse et tout plat. Hésitant, je fis quelques pas, pas tellement rassuré en entendant le plancher craqué sous mes pattes. J'espère que ça n'allait pas casser. Il ne me semblait pas être si lourd que ça en plus. Redressant la tête, je dus cligner une ou deux fois des paupières pour que ma vue s'adapte à l'obscurité des lieux. Étant un pokémon nocturne, ce n'était pas un gros problème pour moi de voir dans la nuit et les lieux sombrese, à condition bien sûr d'avoir un minimum de lumière que mes yeux puissent capter. Évidemment, il ne faut pas rêver. Pour voir dans le noir, il faut toujours un minimum de lumière. S'il n'y a rien, pokémon nocturne ou pas, on n'y voit rien. Seuls ceux comme les Nosféralti -qui n'ont pas encore d'yeux vous remarquerez- se débrouillaint bien grâce à leur ultrason, leur permettant ainsi de connaître leur environnement. Et si je ne pouvais pas en faire de même, mes sens étaient aussi suffisamment développés pour que je puisse me diriger dans le noir total. Mais je m'égare.
Curieux de cet étrange endroit, je me mis à l'explorer, je n'avais rien d'autre à faire il faut dire. ça me permettrait de m'occuper le temps que la pluie se calme. Avançant en faisant le moins de bruit possible, je m'approchai d'une étrange structure en bois. Me levant sur mes pattes arrières, posant mes antérieurs dessus, je me mis à renifler. Outre la poussière et les toiles de Mimigal ou Mimitoss, je distinguais divers objets dont j'ignorais le nom et la fonction. Tendant une patte, j'en fis rouler un fin et allongé de couleur bleu sur le sol. Aussitôt, il se divisa en deux et rependit un liquide violet. Sursautant, je me reculai un peu, allant derrière un espèce de rocher en coton rouge, puis, après m'être assuré qu'il n'y avait aucun danger, je m'avançai pour le renifler. L'odeur me piquait mes narines, mais je n'avais jamais rien vu de tel. La texture du liquide me rappela vaguement l'encre que pouvait cracher certains pokémons. Serait-ce la même chose? Mais où était l'intérêt de mettre de l'encre dans un bâton? Non, vraiment, je ne comprenais pas. Celui qui avait inventé tout ça possédait une logique qui m'échappait.
Délaissant l'étrange bâton à encre, je me remis en route. Les pièces étaient remplies de formes étranges aux couleurs variées. Vraiment, je me demandais bien qui pouvait vivre ici. Ou du moins, qui avait vécu ici. Car vu la poussière, ça devait faire des lustres que personne n'était venu. Je fus alors sortit de mes pensées par mon ventre qui gargouillait. Je lâchai un soupir. Je mourrais de faim, mais je ne voyais pas tellement où trouver de la nourriture ici. ... quoi que...
Relevant la tête, tendant l'oreille, je me mis à entendre de petit bruit de pas furtif sur le sol. L'odeur m'apprit que c'était un Rattata. Évidemment, pour ce genre de rongeur, ce lieu sans âmes qui vivent avait du être le refuge idéal. Faisant le moins de bruit possible, me fondant dans les ombres, je me mis à suivre la piste. Je ne tardai pas à tomber sur le pokémon rat en train de ronger un morceau de tissu étalé sur le sol. Je préférais largement la viande blanche à celle de rat, mais je n'allais pas jouer les difficiles. Me mettant en position d'attaque, je me mis à ramper en silence vers ma proie, inconsciente que sa vie allait peut-être bientôt prendre fin. Quand je fus tout près d'elle, elle sembla remarquer quelque chose et releva la tête, mais trop tard. Bondissant, je la plaquai au sol avant de lui briser la nuque d'un coup sec de la mâchoire. Le rattata n'avait même pas eut le temps de crier. Inutile d'affoler les autres pokémons présent en ces lieux. Ce n'était pas pour me vanter, mais je m'étais toujours considéré comme un bon chasseur.
Tirant mon repas dans un coin plus calme, je me mis ensuite à manger. Ce n'était pas la meilleure chose que j'avais jamais mangé, mais bon, ce n'était pas mon genre de faire les difficiles quand j'avais faim. Après quelques minutes, je vis deux Cornerbres m'approcher, m'observant d'un air hésitant. Sans doute étaient-ils intéressés par mon repas au vu de la lueur affamée dans leur regard. Les ignorant, je finis de manger. Une fois rassasié, je me léchai les babines, puis m'éloignai des restes du Rattata. Aussitôt, les deux volatiles se jetèrent dessus, se battant pour avoir ce qu'il restait. Bande de charognards.
Les délaissant, je repris mon exploration, ayant à présent le ventre plein. Je me demandais bien ce que j'allais encore trouvé dans cet étrange endroit.

Cela faisait déjà quelques semaines déjà que le jeune Milane était arrivé sur l'ile. L'ayant abordé de part en part et s'étant baladé un peu partout, elle avait vraiment eu le goût de lui plaire. Mais il n'avait pas osé aller trop loin dans chaque régions, de crainte d'énerver les pokemons qui s'y trouvaient déjà et qui avaient installé leur territoire. En effet, le Givrali était assez peureux dés qu'il s'agissait de se battre ou d'entrer en contact avec l'inconnu. Oui, en réalité le pokemon était effrayé par ce tout ce qui lui semblait inconnu, sauf quand ça le concernait. Par là qu'il n'a pas peur d'évoluer mentalement et de par sa force, car on ne sait jamais de quelle façon on évolue. Mais Milane espère bien le faire de la manière la plus satisfaisante possible. Enfin bref, tout cela n'est pas très important. Car aujourd'hui, le jeune Givrali s'était aventuré dans un nouvel environnement qui lui était totalement inconnu jusque là. Abordant l'endroit avec crainte, il n'y vit au départ pas beaucoup de pokemon, quelques éparpillés par-ci par-là, mais aucun d'entre eux n'avait l'air féroce ou méchant. Il pouvait donc s'en approcher sans crainte d'être mordu ou attaqué. Avançant quand même assez doucement de l'endroit en question, il avait remarqué depuis quelques instants déjà que le soleil tapait vraiment fort aujourd'hui. C'était assez désagréable pour lui à vrai dire, pas qu'il allait en mourir, mais il aurait préféré un temps plus frais que ce soleil frappant. Par chance, il avait déjà repéré un arbre sous lequel aucun pokemon ne se trouvait. Pour attendre que le temps passe, Milane alla donc se caler sous cet arbre à l'ombre, bien au frais. Il était tout content et sourit de sa nouvelle cachette.

"Ch'est mieux !"

Par la suite, il leva les yeux au ciel pour y contempler son bleu. C'est vrai que c'était magnifique et que ça avait le don de donner le sourire à n'importe qui, mais le pauvre Givrali ne supportait vraiment pas cette chaleur ardente, il préférait largement une bonne vieille pluie, ou encore mieux, les jours de neige. C'est vraiment divin pour lui. En pensant à tout ça, Milane remarqua qu'il était quand même assez fatigué et poussa un bâillement. Pour permettre de passer le temps plus vite, le pokemon s'allongea alors sur l'herbe en posant ses deux pattes au sol et sa tête par dessus et ferma les yeux pour s'y endormir progressivement. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps avant de plonger dans le pays des songes. Dans ce royaume, il revoyait beaucoup de choses de son passé. Ses parents se faisant prendre par ces bandits, son courage naissant et ces si beaux moments passés en compagnie de sa mère chérie. Il se revoyait encore, dans ses bras bien au chaud. Bien qu'en réalité il faisait plutôt froid tout contre elle, mais c'est plus de la chaleur maternelle dont il était question en ce moment. Puis, une image qui différenciait toutes les autres vint se mêler à son rêve... celle d'un pokemon au pelage obscur et indistincte. Il ne parvenait pas vraiment à voir de quel sorte de créature il s'agissait. Et avant qu'il n'ait le temps d'analyser cette image, Milane sortit de son rêve et se réveilla tout doucement, constatant ainsi que la pluie avait remplacé le soleil frappant. En voyant cela, Milane s'écria de bonheur et de joie et alla se rouler dans l'herbe toute humide pour se rafraichir un peu.

"Ch'est frais... ch'a fait du bien !"

Se relevant ensuite tout sourire, il tendit sa langue pour boire un peu d'eau de pluie. Visiblement, la pluie tombant du ciel avait fait fuir tout les pokemons qui étaient là tout à l'heure avant qu'il ne s'endorme. Il n'arrivait pas à comprendre cette notion de peur de la pluie, mais pour que ça soit plus facile à assimiler, il se disait simplement que c'était la même chose que lui avec le soleil. Mais alors... la pluie dérange les pokemon quand ils y sont trop longtemps exposés et quand elle est trop forte ? Non, là il s'égare. Encore qu'il n'était pas très loin de la vérité en fait. Continuant ainsi sa marche, Milane ne tarda pas à s'aventurer dans un curieux endroit. Cela ressemblait à une espèce de grotte comme celle qu'ils avaient à la maison. Mais sauf différence, est que celle-ci était en bois et semblait protéger de la pluie. Le pokemon resta un petit moment à analyser cette étrange structure, sans trop y comprendre quelque chose en réalité. Finalement, après avoir trop regardé la petite battisse et s'étant provoqué un mal de tête involontaire, Milane sortit de cet endroit et se remit en route pour trouver quelque chose d'intéressant à voir. Et de préférence qui permettrait d'éliminer cette migraine récente. C'est alors qu'après quelques pas lents, le jeune Givrali arriva devant une bien étrange demeure. A première vue, elle n'inspirait vraiment pas confiance. Rien qu'à la voir, elle provoqua chez le pokemon glace un frisson d'effroi et de terreur. Mais finalement, Milane prit sur lui et montra un regard fier et fort en face de cette maison.

"Je n'ai pas peur de toi vilaine ! Tu vas voir de quel bois je me chauffe !"

S'avançant alors tout doucement de l'endroit, on put voir tout de même dans ses pas que Milane était tout simplement effrayé rien qu'à l'idée d'entrer là-dedans. Il ne savait même pourquoi il s'était mis dans la tête d'y pénétrer, il n'avait aucune raison valable. Peut-être était-ce pour se prouver à lui même qu'il était capable de franchir une étape de courage aussi grande ? Mais peu importe la raison en fin de compte, car le jeune pokemon était presque arrivé devant l'entrée... qui d'ailleurs permettait déjà d'y entrer. Curieux constata Milane, mais il n'y fit pas vraiment attention et entra dans la demeure. A l'intérieur, le noir total. Faisant quelques pas incertains, le jeune pokemon ne tarda pas à entrer en collision avec bien des objets sans trop savoir ce que c'était. Le faisant tomber les uns après les autres, provoquant ainsi un vacarme assourdissant. A chaque tombé d'objet, Givrali bondit de terreur, se faisant en effet peur tout seul. Finalement, pour ne plus causer d'ennui à qui que ce soit, ou à quoi que ce soit. Il se cala bien gentillement dans un coin et n'en bougea plus du tout. Tremblant de tout son corps, étant déjà bien terrifié par cette entrée fracassante. Le pauvre petit pokemon en avait les larmes aux yeux.

"Ai... ai peur..."

Continuant mon exploration des lieux, j'avais fini par tomber sur une sorte de passerelle en bois me menant à un étage supérieur. Avançant avec prudence, et évitant les trous béants sur mon chemin, longeant parfois un mur ou devant même sauter par dessus le vide, j'avais fini par atteindre le sommet sans trop de difficulté. Il faut dire, mon corps souple et agile faisait que je n'avais pas de mal à me déplacer, même dans un terrain accidenté. Seul peut-être était-ce la montagne qui me gênait. Il y en avait une pas loin de ma forêt, et je m'y étais aventuré une fois. Tout ce que j'avais gagné, en plus de me perdre, était d'avoir abimé et écorché mes coussinets sur la roche froide et coupante des lieux. J'eus un sourire amusé, le regard nostalgique, en repensant au moment où ma mère m'avait retrouvé. Elle m'avait tellement grondé et que je n'avais plus osé y aller. J'adorais ma mère, mais quand elle se mettait en colère, elle pouvait être effrayante.
Secouant la tête pour revenir au présent, je décidai d'explorer la pièce sur ma gauche. Elle était aussi délabrée que le reste, mais de la lumière passait à travers une ouverture sur le côté. Curieux de ne pourtant pas sentir le froid du dehors, ni le vent, je m'approchai, posant une patte sur l'ouverture. A ma grande surprise, je rencontrai une surface froide et consistante. Qu'est-ce que c'était que ça encore? On y voyait au travers, mais on ne pouvait pas le passer. De la glace? Non, c'était différent. Tentant vaguement de comprendre, je finis par pousser un soupir, tout ça me dépassait un peu. Me retournant, je fis alors face à un long et grand objet dont la base était du bois. Une épaisse masse blanche se trouvait dessus. Hésitant, je finis par sauter sur cette dernière, soulevant un nuage de fumé qui me fit tousser. A ma grande surprise, c'était mou. Comme du coton ou un nid de plume. Amusé, je me laissai tomber dessus, roulant sur le dos. C'était plutôt confortable mine de rien, même si ça ne valait pas un tapis d'herbe. Tournant sur le côté, agrippai une autre masse blanche, plus petite mais encore plus moelleuse, m'amusant à l'envoyer en l'air avec mes pattes. Au bout d'un moment de ce petit jeu, sans doute que ce n'était pas fait pour recevoir un tel traitement, la chose s'ouvrit en deux, faisant ainsi tomber sur mon moi une pluie de plumes. Surpris, je me redressai d'un bon, secouant la tête tout en me frottant le museau. Je ne mettais pas attendu à ça, mais ça expliquait pourtant est-ce que c'était si mou.
Je fus soudain sortit de mes réflexions par un bruit de fracas en bas, me faisant sursauter. Je vis deux Rattatas passer devant la porte en couinant, sûrement effrayés par le bruit. Qu'es-ce qu'il se passait encore?
Curieux, je descendis de la masse blanche, retrouvant ainsi le bois sous mes pattes, puis fit chemin inverse pour retourné dans l'entrée.
... Ah... en effet. C'était le bazar total. Tout était renversé par terre, en désordre, il avait aussi des objets brisés un peu partout. Avançant avec prudence, regardant où je mettais les pattes pour ne pas me blesser, j'entendis alors une petite plainte. Levant les oreilles, j'humai un instant l'air. Une odeur étrange me parvint alors. C'était à la fois familier et inconnu. Intrigué, je continuai d'avancer, suivant les gémissements apeurés et l'odeur. Je finis alors par découvrir dans un coin de la pièce un petit pokemon aux couleurs bleus-glace. Le pauvre petit tremblait de tout son être et avait les larmes aux yeux. M'approchant doucement pour ne pas l'effrayer, je penchai la tête. ... Oui, aucun doute, nous étions de la même espèce. L'odeur ne me trompait pas, d'autant plus que son apparence était proche de la mienne. Si je n'en avais jamais vu, je devinai pas sa forme qu'il était de type glace. Un Givralli donc. Il était jeune en tout cas, pas un bébé, mais très jeune. J'observai autour de moi. Que faisait un enfant ici, tout seul, sans sa mère avec lui?
M'asseyant devant lui, j'essayai de prendre la voix la plus douce possible.

"Petit, tu vas bien?"

Regardant tout autour de lui, le petit Milane ne voyait qu'obscurité. Son petit corps tremblait encore de toutes ces secousses qu'il avait provoqué sans le faire exprès. Du coup, il n'osait toujours pas bouger de son coin, attendant que cela se passe ou qu'une lumière vienne éclairer son chemin pour lui permettre de s'en aller. Évidemment, aucune étincelle ne viendra jusqu'à lui, et le pokemon le savait très bien, mais il aimait se persuader de choses qui sont fausses, comme pour se donner une note d'espoir dans sa triste vie. C'est également comme ça qu'il peut trouver le courage d'affronter sa peur, en se disant faussement qu'il serait capable de n'importe quoi s'il s'en donnait la force. Mais cela, il l'ignore toujours, mais c'est la vérité. C'est au fond de son coeur que le petit Givrali trouve la force et le courage d'affronter sa peur et de sauver les gens qu'il aime. Car comme le dit le dicton, ce sont les personnes les plus timides et les plus peureuses qui connaissent le vrai sens du mot courage. Malheureusement, en ce moment c'était bien de courage qu'il manquait au jeune pokemon apeuré. Se recroquevillant sur lui-même, il laissa échapper de son être des petits couinements de terreurs. Jamais au court de sa vie il n'avait pénétré dans une demeure aussi obscur, même les grottes de son ile étaient éclairées par la lumière des cristaux sur le mur, mais là il n'y avait strictement rien.

Tout doucement alors, Milane sentit une présence se rapprocher de lui. Elle ne semblait pas menaçante, au contraire. Ce léger parfum, cette odeur lui rappelait étrangement celle de sa mère et de son père. Qui est-ce que ça pouvait bien être ? Et si c'était... ses parents ? Non, le pokemon n'osait y croire juste une seconde ! Sa mère lui a dis de partir à l'aventure il y a quelques semaines, pourquoi est-ce qu'elle l'aurait suivi durant son trajet si c'est pour à l'avance lui demander de partir en solitaire afin de devenir grand et fort ? Cette présence se rapprochait de plus en plus, et c'est alors qu'une voix se libéra de celle-ci. Demandant à Milane si il allait bien en le prenant quelque peu de haut. Se redressant ensuite pour éviter de paraître petit et faible, le pokemon glace voulait montrer une belle image de lui. En se relevant, il constata grace au fait que le pokemon n'était pas loin de lui, qu'il s'agissait en réalité d'un Noctali. Il était assez mignon à vrai dire et troubla quelque peu le pokemon qui n'en resta tout de même pas là et contesta ses dires.

"Oui... oui je vais bien... et je ne suis pas petit, je suis grand !"

Il montra une fière allure de lui, alors que tout cela n'était qu'illusion. En réalité en ce moment, le pokemon glace était vraiment effrayé mais tentait de le cacher au mieux. Au moins, il avait pu trouver quelqu'un pour l'aider à sortir d'ici, ou alors à avancer encore plus dans l'endroit sans s'y perdre ou être effrayé. Ne cessant de regarder le pokemon dans cette noirceur, même l'obscurité ne parvenait à lui enlever cette impression étrange qui s'était emparé de Milane au moment où son regard croisa celui du pokemon ténèbres. Baissant ensuite le regard, le pokemon glace tenta de se cacher car il était en ce moment même en train de rougir et parla d'une voix toute gênée.

"Je... je suis Milane, et toi, comment tu t'appelles ?"

Cette demeure était sombre, poussiéreuse, habitée par quelques charognards et autres, remplie d'objets étranges. Inutile de préciser que le lieu n'était des plus accueillant pour un jeune pokemon, comme c'était le cas pour le petit qui tremblait de peur devant lui. Noctis pouvait le comprendre, à cet âge là, on était effrayé d'un rien. Enfin, il ne se souvenait pas d'avoir été aussi peureux, plutôt débrouillard mais du genre à s'attirer des ennuies.
Chassant ces pensées nostalgiques, il vit alors le pokemon se redresser, voulant visiblement se donner faire allure malgré sa piteuse apparence. Noctis ne put réprimer un sourire amusé. Il n'était pas très crédible avec ses pattes qui tremblaient, ses restes de larme au coin de l'oeil et la queue basse, mais il voulait se donner contenance et bombait le torse. C'était tout à son honneur. Bien que l'image était assez comique, Noctis s'abstient de faire un commentaire. Ce petit était suffisamment effrayé, inutile de se moquer de lui, et puis, ce n'était pas son genre. Enfin.
Se rapprochant un peu, souriant d'amusement en entendant le Grivalli protester comme quoi il était grand, ceux à quoi Noctis aurait eu envie de répondre un « Mais oui, mais oui ». Les enfants étaient décidément tous les mêmes. Au même âge, il se souvenait qu'avec ses frères et sœurs ils étaient toujours à proclamer qu'ils étaient grands et pouvaient partir à l'aventure sans adultes avec eux. Leur mère avait juste ri en les entendant avant de les raisonner un peu. Les enfants, aussi courageux soient-ils, avaient encore besoin de quelqu'un pour les protéger, et c'était sûrement aussi le cas pour ce petit. Il se demandait toujours où pouvait bien être ses parents. Avait-il échappé à leur surveillance? Ou bien était-ce autre chose?
Se baissant un peu à son niveau, il agita un peu les oreilles en entendant son nom, comme pour mieux le retenir. Milane donc. Il remarqua que bizarrement, le petit pokemon semblait gêné, embarrassé, limite rougissant. Penchant la tête, il se demanda un moment ce qu'il avait. Malade? Ou c'était juste parce qu'il avait peur? En cas, maintenant qu'il lui avait donné son nom, à lui de répondre.

«Enchanté Milane. Je me nomme Noctis. »

Il jeta un dernier regard en arrière, levant les oreilles. Mais non, nul trace d'autres congénères, ce petit était vraiment tout seul. Il reposa ses yeux sur ce dernier, parlant d'une voix douce.

« Dis-moi, Milane. Que fais-tu seul en ces lieux? Tes parents ne sont pas là? »

Il espérait bien s'y prendre, il n'avait jamais eut l'habitude de s'occuper d'un plus jeune que lui. Il avait grandi avec des Evolis du même âge que lui, et bien qu'il avait parfois croisé un ou deux bébés pokémons dans la forêt, il ne leur avait jamais parlé, il valait d'ailleurs mieux éviter au risque de se faire attaquer par leur mère qui les surveillait d'un bon œil. Et pour les quelques autres jeunes pokémons qu'il avait rencontré... disons que la rencontre avait très brève mais qu'ils avaient fait un excellent entrainement à la chasse.
En tout cas, il fallait à présent qu'il s'occupe de ce petit. Il n'allait pas quand même pas le laisser tout seul ici, il ne ferait que se cogner partout à nouveau. Car oui, devant le désordre des lieux, l'absence d'ennemis, et ce petit, il avait vite fait de deviner ce qu'il s'était passé. Évidemment, ne pas avoir de vision nocturne comme lui n'était pas un avantage ici. Enfin bref, il pourrait peut-être le ramener à ses parents, ça serait sans doute la meilleure chose à faire.

Tentant toujours de garder fière allure face au pokemon ténèbres qui se tenait devant lui, Milane avait tout de même beaucoup de mal à cacher sa grande peur. Mais il devait se montrer fort devant son parent pokemon, sinon ça serait la honte assurée pour lui. Comme le jour où ses propres parents ont failli se faire enlever par des brigands, le jeune Givrali n'a pas hésité à montrer sa force pour défendre sa famille. Un instant de courage comme on dit, car avec le temps, Milane l'a bien appris : Ce sont ceux qui éprouvent la peur qui ressentent le vrai courage. Alors au final, ce n'était pas vraiment la peine de se montrer aussi fier, car le pokemon savait très bien que, malgré sa grande peur et sa timidité, il avait un grand cœur quand il s'agissait de se montrer protecteur avec les gens qu'il aime. Quelques instants plus tard, le pokemon ténèbres déclina à son tour son identité. Noctis ? Ca collait bien à son apparence, et puis il était assez mignon se dit Milane, ce qui le fit rougir d'avantage d'ailleurs. Restant à sa place, le pokemon glace remarqua que Noctis regardait tout autour de lui. Que cherchait-il au juste ? Était-il accompagné de compagnons pokemon ? D'autres comme lui qui pourraient nous mettre de sortir de cet Enfer d'obscurité ? Oui, le pauvre Givrali n'en pouvait vraiment plus de rester ici, ça lui faisait vraiment trop peur. Et sans même s'en rendre compte, il eut un espèce de réflexe étrange, celui de laisser son corps retomber et ses poils frissonnaient, la peur était vraiment visible sur son visage. Se retournant finalement, c'était en effet un faux espoir de la part du pauvre Givrali. Il n'y avait pas la moindre trace, ni même un signe d'un quelconque compagnon de Nocits. Ils étaient bel et bien seuls, tous les deux dans cet endroit immonde et sombre. Mais au moins, il était avec Noctis, c'était mieux que de rester tout seul. C'est alors que le pokemon glace entendit une question de la part de son compagnon. Ses parents ? Il s'en souvient encore, de la belle époque où ils étaient encore réunis. Il aurait tant voulu retourner à leur côtés, mais il savait que sa mère le renverrait à sa liberté. Prenant un regard assez triste en se souvenant de ces événements, Milane lui répondit enfin.

"Non, mes parents sont restés sur notre ile... et je suis rentré ici par pure curiosité ! Mais jamais je n'aurais dû venir, maintenant je suis coincé ici pour toujours !"

Ne résistant pas à l'appel de ses larmes, le pokemon glace se laissa aller à pleurer. Se rapprochant assez rapidement de son compagnon pour se blottir dans ses bras. Si Noctis n'avait pas été là avec lui, qui sait ce qu'il serait advenu du pauvre enfant ? Il se doutait très bien que ce comportement mettrait sans doute le pokemon ténèbres assez mal à l'aise, mais le pauvre Givrali ne pouvait s'en empêcher, c'était plus fort que lui et l'appel des larmes était trop fort pour ne pas y répondre. Cela faisait des mois, des mois entiers que le pauvre pokemon glace avait quitté la maison familial et qu'il devait errer seul, tout seul dans les bois pour chercher sa nourriture dans la nature. Il était encore un enfant, mais pourtant il avait réussi à tenir jusque là, sa mère ne s'était pas trompé, il était bel et bien un vrai survivant au courage pur.

[HS: Je viens de me rendre compte que je me suis trompée et que j'ai fait à la troisième personne dans mon dernier message. xD Je reprend à la 1ère.]

Si beaucoup de pokémons s'en tiennent uniquement à leur vue pour comprendre les choses, d'autres savent aussi user de leur flair. C'est aussi mon cas.
Certes, je ne faisais pas l'erreur comme tant d'autres de me focaliser sur une seule de mes facultés sensorielles, mais sur toutes. Plus ou moins l'un selon la situation bien sûr. Le flair était important pour la chasse par exemple, mais il permettait aussi d'en apprendre beaucoup sur une personne. Par exemple, on pouvait dire si elle venait de manger si une odeur de nourriture planait autour d'elle, ou encore si elle venait de la mer ou de la foret selon l'odeur qu'elle portait sur elle, iodée ou boisée.
Mais l'utilité de l'odorat ne s'arrêtait pas là, non. Par l'odeur, je pouvais aussi dire l'humeur de la personne se trouvant devant moi.
Pourquoi je parle de cela? Et bien simplement parce qu'actuellement, ça empestait la peur. Vous en devinerez sans mal la provenance. Et oui, c'était bien le petit Grivalli devant moi qui, malgré la fière allure qu'il tentait d'avoir -bien qu'il ne trompait personne avec ses tremblements-, était mort de peur. Je me dis que c'était une chance pour lui que je l'ai trouvé en premier. N'importe quel prédateur l'aurait senti et se serait jeté sur lui sans aucune pitié. Certes, je pouvais parler... j'avais moi même plusieurs fois abattu des proies de sang froid, sans aucune pitié ou compassion pour elle. Mais que voulez-vous, il faut se nourrir. Si on venait à prendre en pitié notre repas, inutile de dire qu'on se laisserait mourir de faim.

Le petit pokémon, sûrement trop effrayé pour continuer à jouer les braves -à moins qu'il n'ait juste compris qu'il ne trompait personne-, baissa la tête d'un air apeuré. Le pauvre tremblait vraiment comme une feuille. Une lueur triste passa alors dans son regard alors qu'il répondait finalement à ma question.

"Non, mes parents sont restés sur notre ile... et je suis rentré ici par pure curiosité ! Mais jamais je n'aurais dû venir, maintenant je suis coincé ici pour toujours !"

Ses parents... sur une île? Alors il était séparé d'eux? Je baissai une oreille, m'en voulant un peu d'avoir posé la question du coup. ça devait être dur pour un enfant aussi jeune d'être séparé de sa famille. Mais comment était-il arrivé ici alors? Serait-ce comme moi, un accident?
Cette pensé me rendit nostalgique un instant. Qu'est-ce que ma propre famille pouvait me manquer aussi. Je me demandais toujours si je serais un jour capable de retrouver ma tendre forêt. Ma seule consolation était qu'ici au moins, la lune était toujours la même. Ma plus vielle et fidèle amie. J'avais d'ailleurs hâte d'être à ce soir pour à nouveau la rencontrer.
Me reprenant, secouant un peu la tête -ce n'était pas le moment de rêvasser- je penchai la tête. "Coincé ici pour toujours"? Parlait-il de l'île? Ou de l'étrange endroit dans lequel nous étions? Cette pensé me parut stupide un instant, la sortie n'était qu'à quelques mètres après tout, avant de me souvenir que j'avais affaire à un enfant. Évidement, pour un petit, ce lieu devait être effrayant, surtout quand on y voyais rien. Enfin, moi je ne trouvais rien d'effrayant ici. Certes, les pièces étaient remplies d'étranges choses, mais rien ne pouvant vraiment faire peur. A moins que ce ne soit principalement l'obscurité ambiante qui le terrorisait.
Là encore, je me demandai vraiment pourquoi les gens associaient le noir à tout ce qui était mauvais. Moi qui aimait les lieux sombres et la nuit, je comprenais pas ces aprioris et cette peur qui en ressortaient. Il n'y avait rien de plus ou de moins avec la lumière après tout. Mais bon, je supposais qu'il était difficile de s'accommoder au point de vue d'un mode de vie différent.

D'un coup, mes oreilles se dressèrent alors que Milane venait de se blottir contre moi en pleurant. Gêné, je faillis bien avoir un mouvement de recul, ne m'y attendant pas tellement. Qu'est-ce que j'étais sensé faire, là?
Embarrassé, je baissai les yeux sur lui, avant d'avoir un léger soupir amusé. Posant doucement une patte dans son dos, je lui donnai une rapide léchouille sur la tête.

"Allez, ne pleure pas. Je suis là, il ne va rien t'arriver."

Me redressant, j'illuminai alors tous les cercles bleus de mon corps. Si c'était loin d'être suffisant pour éclairer les lieux, ça me rendait au moins visiblement dans le noir.

"Suis-moi, et fait attention où tu mets les pattes, je vais te reconduire dehors."

[HS: c'est pourri u_u"" J'ai vraiment pas l'inspiration sur ce rp là]

Avait-il eu un moment de faiblesse en se blottissant ainsi contre son nouveau compagnon ? C'était la nouvelle question qui venait tout juste de naître dans l'esprit du jeune Milane en cet instant. Mais quelque part, il préférait largement céder à son envie d'être rassuré par une autre présence, plutot que de continuer à avoir peur sans cesse. Qui plus est, une présence quasi-familière puisque Noctis était l'évolution du même pokemon que lui, à savoir Evoli. Ces dernières semaines ont vraiment été terrible pour le pauvre enfant, et il ne saurait décrire en détails leur horreurs. Durant des jours, il a affronté des prédateurs, fuis des troupeaux de pokemons enragés, trouvé lui même sa propre nourriture sans aucune aide. Néanmoins, malgré toute cette crainte qu'il a ressenti à chaque nouvelle aventure, Milane était aujourd'hui toujours vivant et de ce monde. Cela voudrait donc dire que quelque part, il est devenu bien plus fort qu'à son arrivé ici ? Qui sait... Après tout le pokemon glace n'aime pas se battre s'il n'en voit pas la nécessité. Préférant de loin devenir ami avec ceux qu'ils rencontrent qu'ennemi. Et justement, cette nouvelle rencontre avec le pokemon ténèbres lui ouvraient peut-être les portes d'une nouvelle amitié. Enfin, ça c'est ce qu'il se disait du haut de sa petite taille d'enfant, et toujours contre Noctis. A vrai dire, il aimait beaucoup sa chaleur, bien qu'il soit de type obscur. Il se sentait comme qui dirait en sécurité, et pourtant il le connaissait à peine. Surement était-ce dû à leur rapprochement familial ? Milane n'en avait pas la réponse, mais il se sentait bien. Et ce bien être s'intensifia lorsqu'il sentit une léchouille sur son pelage de la part de son nouvel ami. Cela lui donna quelques petits frissons comme il ne s'y était pas du tout attendu, mais il trouvait ça mignon et réconfortant. Redressant la tête vers lui pour lui lancer un regard légèrement rougissant certes, mais souriant et presque faux d'une fierté illusoire.

"D'accord... Merchi Noctis, merchi beaucoup !"

Le pauvre Milane tremblait toujours encore un peu, mais il laissa le champ libre à son compagnon pour lui permettre d'agir. Il se demandait vraiment ce qu'il avait l'intention de faire, et le pokemon glace eut sa réponse en voyant ses cercles sur son corps se charger d'une lumière. A cela, Milane ne put qu'être émerveillé. De sa vie, jamais il n'avait vu une telle chose, d'une telle beauté et d'un tel éblouissement. Même si ces lumières étaient plutot faibles, il les trouvait tout de même très belles et ne pouvait s'empêcher de les regarder d'un air vraiment très admiratif. Il s'empressa d'ailleurs d'en faire le compliment à Noctis.

"Elles sont vraiment très belles ces lumières... !"

Et surtout utile, grâce à cela, Milane arrivait à voir plus loin devant lui. Quelque part ça le rassurait beaucoup et il en avait retrouvé le sourire. Lui avait qui avait tellement peur de finir ici pour toujours, prisonnier de l'obscurité, le voila maintenant presque sorti d'affaire avec Noctis à ses côtés. Heureusement que ce pokemon était arrivé à lui, sinon qui sait ce qu'il serait advenu sur pauvre Givrali encore enfant ? Exécutant un mouvement de tête au conseil de son compagnon, Milane semblait décider à le suivre, et il y avait plutot intérêt s'il ne voulait pas rester ici pour toujours. Avançant tout doucement en avant, le pokemon glace remarqua que plein d'objets été au sol et brisé en pleins de morceaux. Etait-ce lui tout à l'heure qui avait fait ça à cause de son angoisse de ne pas pouvoir voir devant lui ? Possible, mais maintenant Milane voyait mieux et il espérait de tout coeur pouvoir atteindre la sortie. Se rapprochant de son compagnon d'un air inquiet, il lui posa une question toute simple, mais qui semblait être vraiment importante pour l'enfant.

"Dis, on est bientot sortis de cet endroit ? Je déteste cette maison... !"

Il continuait de se coller à Noctis tout en marchant à ses côtés. En vérité, le pokemon ténèbres était la seule personne à pouvoir l'aider dans cette difficile épreuve qu'est... La maison obscure ! Pour comprendre la peur de Milane, il aurait fallu être soit-même un enfant, car c'est à cet age là que notre coeur est soumis à ses peurs les plus banals, et qui finissent par évoluer en grandissant.

Après ce bref câlin, je constatai que le petit semblait quand même aller mieux, bien qu'il tremblait encore. Sans doute était-il réconforté de savoir qu'il venait de trouver une aide pour sortir d'ici. Et puis, à cet âge là, la solitude est aussi une chose pesante. Je peux en dire autant de moi même. Si je vis en solitaire depuis mon arrivé ici, je dois avouer que cela me fut étrange au début. J'avais toujours vécu entouré de mes semblables après tout. Que ça soit en journée avec mes frères et sœurs ou bien la nuit avec mon ami Nosferapti. Mais heureusement, ma tendre amie lunaire était toujours là pour moi. Certes, la discussion entre nous était toujours à sens unique, mais je ne m'en plaignais jamais tant qu'elle était au rendez-vous.
Toujours était-il qu'avoir ce petit Grivalli avec moi me rendait quelque peu nostalgique, me faisant penser à cette époque où j'étais encore dans la forêt avec les miens. Mais la forêt n'était plus là et je n'étais pas avec ma famille mais bel et bien avec Milane. Ma priorité était donc de l'emmener en lieu sûr. Nul doute qu'il allait se faire attaquer par plus gros que lui ou bien se mal à courir dans tous les sens si je le laissais là.

Afin de le sortir d'ici, sans qu'il ne se cogne encore à quelque chose, j'avais illuminé mon corps. J'eus un léger sourire en voyant la mine émerveillée de mon protégé, il ne lui en fallait pas beaucoup visiblement. Néanmoins, en observant la lumière bleue que j'émettais, je retins un soupir. Vraiment, si comme les autres j'avais eut un pelage brun d'Evoli et les lumières jaunes d'un Noctali commun, alors peut-être que ce maudit humain n'aurait jamais essayé de m'attraper et que...
Je secouais la tête. Inutile de repenser à tout ça. Ce qui était fait était fait, ça ne servait à rien de ressasser le passé. Je me devais d'aller de l'avant. Et pour l'instant il serait temps de quitter les lieux.

Après avoir vérifié que Milane me suivait bien, je me mis donc en route. Avançant vers la sortie, le chemin éclairée par mes lueurs -bien que j'aurais pu m'en passer pour ma part, cela ne me servant qu'en fait de moyen d'intimidation et de reconnaissance envers mes semblables. Évitant les objets et débris au sol, la petite vois fluette du Grivali, qui me collait littéralement depuis un moment d'ailleurs, retentit alors.

Dis, on est bientot sortis de cet endroit ? Je déteste cette maison... !

Tournant la tête vers lui, je lui souris doucement pour le rassurer.

Ne t'en fais pas. C'est juste là.

Comme pour argumenter mes dires, je me mis à trottiner vers une fente de lumière. Passant ma patte dedans, je tirais alors vers moi ce qui n'était autre que la porte, dévoilant enfin la sortie. Éteignant mes cercles lumineux après avoir complètement ouvert la porte afin que Milane ne la loupe pas, je m'aventurai dehors. L'herbe était humide mais il avait cessé de pleuvoir et quelques rayons de soleil filtré au travers des nuages restant, donnant une ambiance des plus paisibles aux lieux.
Toutefois, je pouvais constater que l'astre solaire n'allait pas tarder à décliner. Parfait, la nuit tombant, je pourrais alors commencer à chasser. Mais je ne devais pas non plus oublier Milane. Savait-il chasser d'ailleurs? A son âge, j'aurais dit que non, mais comment aurait-il pu survivre tout seul jusque là sinon? En faisant le charognard peut-être ou en se contentant de baies. Il fallait aussi que je lui trouve un endroit où s'abriter. Je n'avais pas encore de terrier, mais je prévoyais d'en creuser un dans la forêt. Peut-être pourrais-je le mettre là en attendant alors.
Je me retournai alors vers lui.

Dis moi, Milane, as-tu un endroit où t'abriter et est-ce que tu sais chercher ta nourriture seul?