Il pleuvait des cordes. Louise, la plus ancienne des employés, râlait encore lorsqu'Erylis sortit. D'après elle, ce temps ne servait qu'à se rendre malade et la princesse ne devrait pas sortir. Erylis, comme d'habitude, n'en fit qu'à sa tête mais Louise réussit tout de même à lui faire mettre une veste. La jeune femme laissa Sayanel à l'intérieur, le Pokémon de type feu évitait de sortir lorsqu'il faisait un temps pareil. Au contraire, Jilano s'en enchantait. Erylis partit donc avec le Draco après avoir câliné son Arcanin et écouté patiemment les mises en gardes inutiles de Louise. Une fois dehors, la jeune femme se débarrassa de la veste qu'elle réussit, d'un coup adroit, à lancer sur le toit de sa riche et belle demeure. Elle aimait sentir la pluie sur sa peau et n'était pas une petite nature comme tous ces humains peureux qui se cloîtraient chez eux à la moindre petite goutte. En débardeur et en jean, Erylis parlait avec Jilano tout en se dirigeant vers la plage. Le vent sifflait et accompagnait la pluie assourdissante. Quelques grêlons vinrent à tomber, mais Erylis continuait son chemin. Le ciel gris n'était pas prêt de se dégager, et les nuages masquaient le soleil. La jeune femme aimait pourtant ce temps, sans savoir vraiment pourquoi. Jilano aussi.
Erylis arriva à la plage. Les rues qu'elle avait traversé étaient vraiment désertes. La plage aussi, d'ailleurs. Les vagues s'agitaient, provoquées par le vent, les rouleaux en furie se déchaînaient. La mer laissait entrevoir sa puissance dévastatrice. Erylis ne comprenait pas cette tempête. En plein été ! Et comment la température avait-elle pu chuter si vite ? Eh bien, elle avait sa petite idée... Voilà pourquoi elle était sortie. Pour le rencontrer. La jeune femme s'avança sans peurs, mais son émotion mal dissimulée se lisait sur son visage. Au bord de l'eau, Erylis s'agenouilla. Le vent et l'écume lui fouettaient le visage. Elle plongea sa main dans l'eau glacée, doucement. Levant le visage vers l'horizon, trempée jusqu'aux os, cheveux au vent, le regard brillant, elle murmura :
Suicune.
Erylis fut happée par l'océan.